Mariana Newlands est une graphiste brésilienne qui au fil du temps s’est spécialisée dans l’édition et s’intéresse à l’histoire de l’édition de son pays. Je vous présente un de ses derniers projets, réalisé pour la Companhia das Letras.
Comme le livre en question est plutôt original et surprenant de par son aspect, j’ai voulu en savoir plus, petit entretien donc avec Mariana.
Comment êtes-vous arrivée dans l’univers du book design ?
J’ai commencé à être book designer en 2004. Avant ça j’ai travaillé dans différents domaines, comme le multimédia. En 2004, j’ai décidé de changer de domaine pour l’industrie du livre. Et comme j’ai toujours aimé les livres et la lecture, j’ai vécu ça comme une réorientation naturelle, d’être encerclées par ce monde et cette ambiance. J’ai été diplômée en design graphique et j’ai fait mon mémoire sur la nature et l’analyse de la littérature, donc, l’un dans l’autre, je crois que le monde de l’édition a toujours été ma place.
Qu’est ce qui vous a inspiré pour réaliser cette couverture ? En quoi pensez-vous que le résultat est cohérent par rapport au contenu du livre ?
A Realidade Oculta est la traduction de l’ouvrage The Hidden Reality écrit par l’astrophysicien Brian Greene. Le livre explore les différentes recherches et théories sur les possibilités de ce qu’ils appellent le multivers, l’ensemble de tous les univers possibles. J’ai été fascinée par le sujet et j’ai lu les théories décrites. Je voulais faire une couverture qui, d’une manière ou d’une autre, ne représentait pas que le contenu mais qui serait le contenu lui même. Quelque chose qui le lierait avec autre chose, dont les paramètres seraient les mêmes mais avec des résultats différents, comme la théorie du multivers. J’ai étudié de nombreuses alternatives, qui toute renvoyaient à l’idée que le livre vu comme un objet devrait être une alternative à lui même.
J’ai réalisé de nombreux brouillons avec du papier et des photographies pour créer le faux effet de 3D que je désirais. À la fin, j’ai choisi la photo qui forme un V et j’ai joué avec la tranche pour faire comme si elle faisait partie du livre sans vraiment en faire partie. J’ai rajouté un effet miroir de la 1ère de couverture, sur la quatrième, avec quelques légères différences.
L’éditeur était vraiment très enthousiaste avec ces idées et nous sommes partis sur deux pelliculages différents. Un soft touch pour la partie dites « papier » et un brillant pour la tranche avec l’univers dessiné en noir et blanc. Donc pour moi, le livre final fait partie de l’aventure d’une lecture sur les théories des multivers.