Il y a peu, j’ai décidé de reprendre en main ce blog. J’ai donc dépoussiéré tous les liens qui me servaient d’inspiration. Et puis, de fil en aiguille, je suis tombé sur la collection Héroïnes, imaginée par Léa Taillefert. Diplômée en 2015 à l’ECV Paris, spécialité typographie, elle a décidé de mettre ses capacités au service de la littérature (la communication culturelle,institutionnelle et la presse aussi). Alors, comme Léa est francophone, j’en ai profité pour lui poser quelques questions sur son projet et renouer avec les interviews présentes sur ce blog il y a quelques années.

 

Booketing : Pourquoi avoir créé cette collection ?
Léa Taillefert : C’est à cause de Lolita, j’adore les deux films de Stanley Kubrick et d’Adrian Lyne, mais je n’avais encore jamais lu le livre de Nabokov à l’époque…honte sur moi!
J’avais donc corrigé cette erreur. Le livre m’a troublée, touchée, choquée, et j’ai adorée! Comme je venais de terminer mes études en design graphique et qu’il fallait que je peaufine un peu mon book, j’ai commencé à réfléchir à une couverture pour cette chère Lolita, je trouvais que celles existantes étaient un peu disons vieillotes, et Lolita méritait d’être réinscrite dans notre époque.
Le nom de la collection les Héroïnes est alors venu comme une évidence, mais il fallait en trouver d’autres… sinon ce n’était pas une collection!

Booketing : Quels sont la ou les raisons qui t’ont poussé à regroupé ces 4 textes ensemble ?
Léa Taillefert : Je me suis mise à chercher d’autres héroines de romans, en me fixant comme principe qu’elles devaient être des héroines éponymes afin de garder une cohérence avec Lolita.
Ce que j’aimais avec ce principe du simple prénom est la force qu’il représente, si on vous dit littérature et Lolita, vous comprenez tout de suite, j’ai voulu redonner cette force à Zazie (dans le métro), Anna (Karenine), et Betty. Il y a biensûr beaucoup d’autres roman eponymes, mais j’ai choisi de m’arrêter sur ces 4 là, aimant la particularité des caractères de ces 4 femmes, leurs asperités, leurs différences. Elles pouvaient symboliser un éventail de personnalités féminines fortes. Le Girl Power n’est pas loin!

 

Booketing : Graphiquement, qu’est-ce qui t’as inspiré ?
Léa Taillefert : Je voulais quelque chose d’impactant, comme une affiche, et l’idée était de créer un « lien » graphique entre le nom de l’oeuvre et le nom de l’auteur, le créateur et sa créature, le jeu d’enlacement des typographies m’a permis cela, je voulais qu’ils ne fassent qu’un et créer une sorte de chimère typographique propre à chaque oeuvre.
Un autre aspect me tenait à coeur avec cette histoire de « lien », c’était de mettre au même niveau les deux noms, qu’ils aient la même la force de corps.
Pour ce qui est des citations de l’oeuvre sur les bordures, je trouvais intéressant de changer un peu ce principe de 4ème de couverture qui donnait un gros résumé, et plutôt venir saupoudrer sur la couverture une phrase « clef » de l’oeuvre, la plus simple et la plus forte possible, une bande annonce en une phrase c’est cool!
Mais en effet, du coup ma collection est dépourvue de 4ème de couverture ahaha, les couvertures ayant été créées pour fonctionner seules, comme des affiches.

Booketing : D’après toi, en quoi ton travail est cohérent avec le contenu des ouvrages ?
Léa Taillefert : Mon travail sur les couvertures de ces oeuvres n’est pas forcément en accord avec leurs contenus ou leurs époques.
Je n’ai pas cherché à retranscrire cela, mais plutôt tenter à travers ce graphisme de mettre en avant ces femmes, de les regrouper, créer un lien entre elles.
Et aussi donner un petit coup de frais et de peps à ces héroines à travers une couverture plus contemporaine et de les inscrires peut-être à nouveau dans notre époque et permettre de les rédécouvrir en intriguant par le graphisme.

Merci à Léa pour ses réponses et sa belle collection !

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