L’illustrateur et paper artist, Kevin Stanton a travaillé récemment sur un projet d’illustrations d’ouvrage pour deux classiques de Shakespeare, Romeo et Juliette et Macbeth.
La direction artistique a été menée par Ashley Prine, des éditions Sterling, et Chin-Yee Lai s’est occupé de la typographie du titre. Il faut savoir que comme Kevin est un pro du paper art, les ouvrages en question bénéficies d’une couverture en découpe, d’illustrations internes découpées au laser ainsi qu’une trentaine d’autres illustrations. On image le travail de titan que cela a du lui demander.
En tout les cas le résultat est magnifique et on a hâte de découvrir les deux derniers ouvrages de la collection à venir en novembre.
Et voici quelques explications supplémentaires sur le travail déjà réalisé.
Pouvez-vous me dire ce qui vous a inspiré pour réaliser ces couvertures ?
Il y a tellement de richesse autour de ces ouvrages, donc autant de piste à choisir pour l’inspiration. J’ai relu les pièces, les annotations et les explications, et je me suis plongé dans les peintures de la Renaissance. Et elles ne manquent pas de détails ! J’ai tendance à ne rien jeter et à garder un maximum d’informations en mémoire. Ces livres étaient le projet parfait vu qu’ils sont plein de symboles et de métaphores, qui n’attendent que d’être illustrés !
Pour ce qui est des illustrations intérieures, j’ai laissé beaucoup de place à mes idées, comme par exemple donner des ailes à Méduse, (Si Pégase, son fils en a une paire, alors elle aussi forcément) ou choisir la bonne herbe pour illustrer le poison que Roméo boit. J’ai vraiment apprécié travailler avec toute cette magnifique imagerie, cet univers, que l’on peut retrouver dans les pièces.
D’après-vous, en quoi votre propre style est en adéquation avec les pièces de Shakespeare ?
Et bien je suis heureux que tu penses que cela fonctionne, merci ! Je pense que ces livres sont beaux, parce que j’ai tendance à travailler en prenant en compte énormément de détails. Comme les annotations, les illustrations sont une autre façon d’expliquer le texte, qui peut être parfois très dense. Et j’aime à penser que mes illlustrations fonctionnent bien parce je fais beaucoup de recherche et que je travaille beaucoup sur les détails. Par exemple, quelle sorte d’arbre collerait le mieux dans un paysage écossais, ou quelle rune serait la plus adéquate pour gravée sur le chaudron des soeurs Wyrd, ou, pour finir, qu’est ce que le Néflier (ndlr c’est un arbre).
Une de mes plus grande surprise sur ce projet, c’est d’avoir apprécié travailler avec les éléments “masculins” des pièces, les armes plus précisément. J’aime assez l’idée de représenter un personnage par une arme, qu’il peut utilister d’ailleurs, en y ajoutant une touche symbolique également.
Aviez-vous à créer une charte graphique ou au contraire à en adapter une ?
Établir la charte graphique, ça été un long procédé, pour lequel beaucoup de personnes nous ont aidé. Dans le projet originel, il n’était pas prévu de faire des illustrations en découpe. Mais ma directrice artistique pensait qu’on devait continuer et le faire, pour que le livre soir vraiment unique et spécial.
J’ai encore du mal à réaliser que le projet ait vu le jour, mais c’est aussi du à l’équipe de production de chez Sterling et à Robert Stauffer, expert de Shakespeare (qui a été d’une très grande aide pour nous orienter sur les détails à choisir).
À partir de là, nous avons fait plusieurs essais, des bons et des mauvais, nous avons persévéré pour réaliser les livres dont on parle aujourd’hui.