Cela fait déjà quelque temps que je suis sur les réseaux sociaux les aventures du mook (book+magazine) Desports. Lancé par la même équipe que Feuilleton, cela valait le coup d’en savoir plus !

Après avoir aperçu quelques photos de la couverture du prochain numéro, j’ai décidé de prendre contact avec le taulier, Adrien Bosc pour qu’il m’en dise un peu plus à ce sujet.

Booketing : A qui avez-vous fait appel pour réaliser cette couverture et pourquoi ?

Adrien Bosc : Dans ce deuxième numéro de Desports plusieurs articles tournent autour du tennis : le portfolio de William Klein, l’interview de Noah, les textes de David Foster Wallace, Martin Amis et Denis Grozdanovitch ; le choix d’une couverture autour d’un sport a fait son chemin ensuite.
Le choix de la couleur terre battue ainsi que l’effet sur la matière sont de Mike Lemanski qui réalise l’ensemble de nos couvertures depuis près de deux ans (Feuilleton & Desports). La conception de la couverture, de la garde et du sommaire apparant en quatrième de couverture sont de Gr20 Paris.

B : Comment justifiez-vous le changement radical entre la couverture du premier numéro et celle de celui-ci ?

AB : Il ne s’agit pas d’un changement radical. Pour le premier numéro nous souhaitions visuellement traduire l’idée des Terrains de Pasolini. Mike Lemanski avait déjà pour les J.O de Londres travaillé sur une version intermédiaire et nous lui avons proposé de l’adapter pour le premier numéro. C’était pour nous l’occasion de mettre en avant l’aspect généraliste de la revue : tous les sports.
Pour le deuxième numéro, il s’agit de continuer  à travailler sur l’idée de petit beau livre, la sortie au moment de Roland Garros a aussi été déterminante.

B : Pourquoi ce choix de découper la couverture ?

AB : Nous avions d’abord le souhait d’imprimer avec le poil de la balle de tennis et de chauffer le titre sur la couverture. Mais l’idée un peu gadget a tourné au cauchemar, les test étaient affreux, soit imitation soit livre pour enfant à toucher. Surtout le coût était absolument prohibitif et nous ne trouvions le fabricant de balle prêt à nous mettre à disposition ses chutes. Une fois oublié l’idée première, Gr20 a proposé cette alternative qui nous a enthousiasmé. Il n’y avait qu’eux et leur minutie pour s’attarder sur les deux ronds en garde. Dominique Bordes de Monsieur Toussaint Louverture parle de fabriquer « des livres d’enfants pour adultes » et nous nous retrouvons parfaitement dans cette ligne graphique, la trouée participe à ce jeu un peu régressif.

B : Techniquement, comment s’est passée la fabrication ? Quel imprimeur a été assez audacieux pour se lancer dans ce projet ?

AB : Je vais être franc, cela ne demande pas vraiment d’audace. C’est assez commun, regardez le « projet Pocero » ou « Paris est un Leurre » chez Inculte, le travail de Zones Sensibles et d’Attila. Les imprimeurs capables sont légions. Son nom est dans l’ours de notre revue. C’est un peu plus délicat avec du cartonné mais c’est tout à fait jouable et sans prise de risque. Il est plus difficile de travailler une découpe comme celle d’Enig Marcheur chez Monsieur Toussaint Louverture que cette couverture de Desports.

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