J’ai souhaité vous présenter aujourd’hui un extrait du portfolio de la graphiste brésilienne, Sabine Dowek, en choisissant la collection qu’elle a réalisé pour l’éditeur Companhia Das Letras. Il s’agit de trois ouvrages de l’auteur britannique V.S. Naipaul.

Comme j’ai trouvé ces couvertures originales, j’ai cherché à en savoir plus. Petit interview donc avec Sabine Dowek où elle me raconte son parcours et comment elle a ensuite réalisé cette collection.

SD : « Je suis originaire de Rio de Janeiro, au Brésil. Je suis venu à New York pour terminer ma formation à la School of Visual Arts. J’ai toujours aimé lire et j’ai été inspirée par les magnifiques couvertures que j’ai pu voir dans les librairies new-yorkaises. Après avoir obtenu mon diplôme, j’ai commencé à travailler sur des couvertures et du design éditorial. Rapidement j’ai commencé à atteindre des éditeurs brésiliens. Il était important pour moi de maintenir un lien avec ma terre natale. Après plusieurs années à travailler sur des couvertures, je me suis sensibilisée aux autres disciplines du métier. Je suis donc actuellement graphiste freelance au Graphic Design Department du MoMA (Museum of Modern Art) à New York. »

Voilà un parcours professionnel qui risque d’en faire rêver plus d’un(e) ! Après cette petite introduction, Sabine revient sur la collection en question. Elle m’explique ses choix de couleurs, de textures et de typo.

SD : « Je commence toujours par lire le livre, c’est ce qui m’inspire en général. L’histoire donne le ton et l’ambiance pour la couverture. L’un des éléments communs à cette collection, c’est que les romans parlent des hommes et de la nature humaine. C’est un aspect important que j’ai gardé en tête durant cette création.  En ce sens, je voulais apporter un côté artisanal à ces couvertures. J’ai utilisé une typo en majuscule que j’ai à chaque fois associée à une image simple qui reflète le contenu de l’ouvrage. J’ai ensuite photocopié la typo et l’image à une petite échelle, que j’ai ensuite agrandi, de sorte à donner cet aspect un peu « brouillon ».
La texture quant à elle, en plus d’être un élément unificateur de la collection, accentue également l’effet visuel et donne au rendu un aspect moins lisse et plus intime.

Pour ce qui est des couleurs, elles sont pour la plupart contrastée et complémentaires.Pour moi, interpréter le ton juste d’une histoire est extrêmement important, et les couleurs ont un rôle non négligeable.
Le rouge de The Masque of Africa, invoque un sentiment robuste et granuleux. Pour Miguel Street, c’est le plus clair des trois et d’ailleurs le plus rempli d’humour et d’esprit. Le bleu a toujours eu un côté plus doux, plus amical. Pour In a Free State, le narrateur centre le récit sur le fait d’être sur la route. Il y a de nombreuses descriptions tout au long de l’histoire qui parlent du ciel, de ses couleurs et de ses variations. C’est ce qui m’a inspiré pour trouver la couleur de ce livre. La nuance violacée suggère le ciel à la fin de la journée, après le couché du soleil, bien qu’il y ai un voiture qui passe au premier plan. »

Une belle collection que l’on dirait imprimée sur une toile. Sabine Dowek à réussi à donner cet aspect « sérigraphie », sans mettre les mains dans l’encre ! J’aime beaucoup le jeu entre les lignes et la typo, l’équilibre est réussi. Quant aux illustrations, c’est assez minimaliste, mais comme elle l’a précisé précédemment, l’image est là pour donner le ton principal. Merci à elle en tout cas.

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